La Cour centrafricaine donne un coup de pied au plan de citoyenneté
- La République centrafricaine connaît des difficultés économiques depuis le milieu des années 1960.
La Cour constitutionnelle de la République centrafricaine s'est opposée au projet du gouvernement de lancer un achat de citoyenneté dans le cadre de sa démarche visant à stimuler la croissance numérique. Selon rapports, le tribunal a qualifié d'inconstitutionnels les projets du pays visant à vendre sa citoyenneté et ses terres en utilisant la pièce Sango nouvellement lancée, car elle manquait de valeur marchande.
La RCA a lancé le mois dernier son jeton Sango, qui, selon elle, attirerait les investisseurs et stimulerait son économie. Les dirigeants du pays ont également annoncé une série d'incitations, notamment l'octroi de la résidence électronique aux détenteurs de jetons. La pièce Sango est la deuxième monnaie numérique soutenue par le gouvernement et émise par un pays africain. La RCA rejoint le Nigeria en adoptant son propre jeton numérique.
Dans le cadre du programme de citoyenneté par investissement, les étrangers peuvent acheter la citoyenneté centrafricaine pour $60 000 en crypto. Ils seraient également tenus de détenir un montant équivalent de jetons Sango en garantie et de les restituer après cinq ans. De plus, la résidence électronique coûte $6 000, les jetons Sango étant verrouillés pendant trois ans.
Chaque jeton Sango serait en partie soutenu par Bitcoin, que le gouvernement centrafricain a officiellement reconnu comme ayant cours légal cette année. Il y a 210 millions de jetons Sango en stock. Cependant, la RCA n'a pas vu la participation qu'elle espérait recevoir de ses citoyens et aurait prolongé le premier cycle de vente d'environ cinq semaines, car moins de 20 millions de jetons Sango ont été réclamés.
La République centrafricaine est confrontée à un déclin économique depuis le milieu des années 1960. Le pays a cherché plusieurs moyens pour renforcer la présence étrangère et améliorer son économie, mais tous n’ont donné que peu de résultats. Le président de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, estime la pièce Sango sera une solution indispensable.
Dans un discours précédent, le président a déclaré que le Sango Coin serait crucial pour le développement de la nation africaine. Selon le président Touadéra, Sango Coin sera également une porte d'entrée vers les ressources naturelles de la Centrafrique.
Bien qu'elle ait été saluée comme une stratégie intelligente, l'incursion de la RCA dans l'espace des jetons numériques s'est heurtée à une résistance importante de la part des organismes locaux et internationaux. Par exemple, la Banque des États de l’Afrique centrale, qui réglemente le franc CFA d’Afrique centrale, a affirmé que la reconnaissance du Bitcoin comme monnaie légale bafouait les lois financières locales.
Des organisations mondiales comme le Fonds monétaire international (FMI) ont également critiqué cette décision, soulignant que les autorités compétentes n'avaient pas été correctement reconnues ou consultées. Mais le président Touadéra ne semble pas concerné et ne veut pas renoncer à faire de son pays un hub numérique.