Taïwan

Taïwan utilise Web3 pour lutter contre les cyberattaques

  • Taïwan a fait face à de multiples cyberattaques en provenance de Chine continentale depuis 2016.
  • Le pays s'est désormais tourné vers le Web3 pour renforcer sa sécurité.

Web3 a été largement adopté sur le continent asiatique, car de nombreux pays de la région l'utilisent à des fins différentes. La sécurité est devenue l'un des cas d'utilisation croissants du Web3 en Asie. Les Taïwanais Ministère des Affaires Numériques (MODA) a récemment annoncé son intention d'intégrer une technologie décentralisée dans son portail Web pour lutter contre les cyberattaques en provenance de Chine.

Les responsables gouvernementaux du pays prévoient de mettre en œuvre un système de fichiers interplanétaire (IPFS), une technologie Web3, pour permettre le partage de fichiers décentralisé. Cet outil Web3 sera utilisé pour protéger Taïwan des cybercriminels de Chine continentale. Les relations entre les deux pays ont récemment atteint un niveau historiquement bas et Taïwan cherche des moyens de renforcer sa sécurité.

Les responsables taïwanais ont fait face à de multiples cyberattaques de Chine depuis l'annonce de la visite controversée de la présidente de la Chambre des États-Unis, Nancy Pelosi, à Taiwan. Les autorités chinoises ont fortement mis en garde contre une telle visite diplomatique, et depuis lors, les sites du gouvernement taïwanais ont subi des cybermenaces. Une partie des attaques comprend une attaque par déni de service distribué (DDoS) qui a interrompu l'accès à certains sites officiels de Taiwan.

Taïwan va renforcer la sécurité avec un site compatible Web3

La page d'accueil du nouveau site Web de MODA affiche toujours "Coming Soon August 2022", mais d'autres fichiers, y compris un index de site, sont disponibles gratuitement sur IPFS. La ministre taïwanaise du numérique, Audrey Tang, a souligné que le contenu dynamique devrait toujours utiliser les technologies Web 2.0 puisque IPFS a été créé pour rendre les informations statiques détectables sur la base des hachages de fichiers.

Tang a également noté que le site n'a pas été attaqué depuis son lancement le jour même où l'armée chinoise a commencé ses exercices. Le ministre du numérique a révélé que le site utilise une combinaison d'outils Web3 et Web2. Dit-elle,

Il utilise une structure Web3, qui est liée à la communauté mondiale de la blockchain et au réseau fédérateur mondial Web2. Donc, s'il peut être supprimé, tout, d'Ethereum aux NFT, sera supprimé, ce qui est peu probable.

Taïwan subit depuis longtemps les cyberattaques de la Chine continentale. Les autorités estiment qu'en 2018, le secteur public du pays a fait face à un nombre alarmant de 20 à 40 millions d'attaques par mois. Les relations entre Taipei et Pékin sont déjà tendues en raison des récents troubles géopolitiques.

Selon Taipei, le nombre de cyberattaques contre l'île a augmenté après l'élection en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen du Parti démocrate progressiste indépendantiste. Taipei a déclaré l'année dernière que l'île faisait l'objet de 5 millions de cyberattaques ou de contrôles de vulnérabilité quotidiens. Pékin considère Taiwan comme une partie du territoire chinois qui peut, si nécessaire, être réunifiée avec le continent par la force.

L'adoption de la technologie Web3 est une étape constructive dans l'adoption des technologies en développement. Tang a affirmé que sa visite en Italie avait inspiré la décision. Elle a cependant attiré l'attention sur les dangers que d'autres actifs Web3, comme la crypto-monnaie, posent dans des actions comme le blanchiment d'argent, la fraude et le financement du terrorisme.

Taïwan a eu une relation instable avec les crypto-monnaies. Le pays a récemment interdit de manière informelle l'utilisation de cartes de crédit pour acheter de la crypto-monnaie, après que le principal régulateur financier l'a comparée au jeu en ligne. Néanmoins, Taïwan teste sa propre monnaie numérique de banque centrale, comme d'autres pays, et a déjà commencé à distribuer sa monnaie numérique aux banques locales.

Laurent Woriji Vérifié

Lawrence a couvert des histoires passionnantes dans sa carrière de journaliste, il trouve les histoires liées à la blockchain très intrigantes. Il croit que Web3 va changer le monde et veut que tout le monde en fasse partie.

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